Les maîtres de la lumière

Jacques Anquetil
Presse de la Renaissance, 2007

Il s'agit du récit imaginaire de la vie de Jacques Angot, jeune apprenti à Rouen en 1950, initié à l'art du vitrail par son père comme le furent les cinq générations précédentes.

Le livre nous entraîne à la découverte des traditions des maîtres verriers, corps de métier à la périphérie des constructeurs de cathédrale.

"... Avant les verriers, on trouvait dans les confréries les orfèvres. Ils fabriquaient des châsses pour les reliques, puis il y eut les mosaïstes des basiliques byzantines. Au cours des siècles, de nombreux orfèvres devinrent maîtres verriers, le même art du feu. L'église se transforma alors en un lieu de lumière à la gloire de Dieu, une Jérusalem céleste. Elle resplendissait d'une symphonie de couleurs."

Le jeune apprenti découvre les techniques, mais aussi la symbolique des couleurs et le décryptage des scènes des vitraux du Moyen Age.

On y apprend par exemple qu'un vitrail médiéval se lit de bas en haut, et que les premiers médaillons représentent en général le corps de métier des donateurs, généralement de riches commerçants, qui ont financé le vitrail : drapiers, tondeurs de draps...

On y apprend également que dans la liturgie catholique "il y a quatre couleurs mères : le blanc, le rouge, le vert, le violet". La lumière représente l'amour divin, le blanc la pureté divine. Or, lorsqu'on additionne toutes les couleurs en superposant les éclats de verre des vitraux, leur addition donne du blanc. "Le blanc c'est la non-couleur contenant toutes celles de l'arc-en-ciel ... l'auréole blanche placée au-dessus de la tête des saints symbolise la somme de toutes les couleurs.

Le jeune apprenti se liera d'amitié avec Pierre, qui a été inité en maçonnerie à Chartres, qui lui révèlera les couleurs du compagnonnage : "Le blanc, symbolisant toujours la candeur et la pureté, le vert l'espoir et le rouge à la fois la couleur du sang et celle de l'amour".

Il l'initiera à la symbolique des images médiévales des vitraux, "véritable langage iconographique, les gestes rituels des personnages étant compréhensibles dans l'ensemble de la chrétienté, composée de pays qui ne parlent pas la même langue". Une ébauche de langue universelle, peinte avec de la lumière, l'essence divine, l'amour divin, dans l'espace sacré des cathédrales.

Jacques Anquetil resitue bien l'histoire dans son contexte historique, avec l'arrivée des Prussiens en 1870, la commune, l'ombre de Gustave Flaubert, avant d'amener le jeune Jacques Angot à travailler sur la création de vitraux moderne pour l'abbaye du Mont Saint Michel.



Pour aller plus loin :
Informations sur l'iconographie et la symbolique des vitraux
Page de wikipedia en construction sur la théologie de la lumière
Page perso qui évoque la lecture ésotérique des vitraux

En balade :
A Chartres, le Centre International du Vitrail


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